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Par Plume* le 27 Juillet 2011 à 19:22
Surprise d’une voix
Parfum de complicité
Ineffable instant
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Par Plume* le 11 Juillet 2011 à 09:41
Le tonnerre roule,
Le ciel s’écroule .
La chaleur humide est suffocante .
L’épaisse voûte grise est pesante .
Accrochés aux crêtes, de longs nuages effilochés .
Frôlant les vignes, des îlots de brouillard en liberté .
Comme ces hirondeaux, novices sur leur fil ,
Je peine à maintenir un équilibre fragile .
Enchaînée à cet anniversaire
Dont la violence me lacère,
Plus que jamais orpheline,
Je pleure la parenthèse assassine .
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Par Plume* le 1 Juillet 2011 à 13:55
Hum ! cette odeur de céréales grillées … de chaleur parfumée …
Ma mémoire et mes sens en alerte avaient, dès le matin, flairé le retour tant aimé des monstres avides des grains parvenus à maturité . Cédant à cette forte émotion, j’ai laissé mes yeux s’ embuer de larmes .L’heure des moissons avait sonné et mes souvenirs m’ont embarquée …
Cézanne, cette jument noire puissante, magnifique, têtue, rebelle … Il lui arrivait de refuser d’acheminer les chars lourds de paille . Elle menaçait de se coucher, écumante de rage . Il fallait lui administrer quelques claques sur la croupe pour qu’elle se calme . Une armée d’hommes accourait pour éviter que le char ne cède dans ce chavirement annoncé . Je vous épargnerai les jurons et autres mots fleuris qui pleuvaient dans ces moments de tension et de fatigue extrêmes ! J’aimais bien cette bête à la forte personnalité .J’avais l’âge de mes petits-enfants …
Quelques années plus tard, j’ai été autorisée à conduire le tracteur, dans les champs où je pouvais zigzaguer, sans grand risque, pendant que mon grand-père et mon père chargeaient les bottes de paille . La pédale d’embrayage était très dure et un peu éloignée de mon pied, mais une cale et l’assistance bienveillante de mon père faisaient l’affaire . Quelle aventure, quelle victoire pour celle qui n’était pas née le garçon espéré !
Et puis un jour, est arrivé le ballet des moissonneuses, sur lesquelles mes enfants passaient des journées entières, fourbus, noirs de poussière, mais tellement fiers de vivre ces grands moments sous la haute protection de leur grand-père . Il pensait que la relève était assurée …
Pourtant, au fil des années, son désir de transmission du patrimoine et du métier a quelque peu faibli . Il ne les encourageait plus à épouser sa vocation . Trop de traitements, trop de machines, trop de parcelles, des prix dérisoires, des heures interminables … bref, le cœur n’y était plus . Il avait perdu l’amour de la terre …
Comme je suis fière d’être née cul-terreuse, d’avoir grandi dans ce milieu où l’on garde les pieds bien ancrés dans la terre et la réalité de la vie, où la transmission des valeurs humanistes et du patrimoine culturel sont tellement authentiques !
Je n’ai pas repris le flambeau . J’ai préféré l’Ecole Normale à l’Ecole d’Agriculture pour transmettre au sein de l’Education Nationale, chère au cœur de mes grands-parents et de mes parents, la capacité de curiosité, le goût du savoir, de l’effort … cette large part de mon héritage et de ma fidélité à la culture paysanne qui a forgé mon cœur et mon âme .
Mais à ma retraite, quoi de plus normal, je me suis réapproprié leur ferme où le foisonnement des souvenirs nourrit mes convictions, mes combats, mes rêves, ceux de mes enfants et de mes petits-enfants en devenir .
J’ai une pensée émue et reconnaissante pour ma grand-mère et ma mère qui avaient réussi à s’affirmer, à se réaliser et à conquérir une véritable responsabilité dans la modeste exploitation . Elles ont guidé mes pas et soutenu chacun de mes choix, elles m’ont encouragée à gagner mon autonomie, mon indépendance et ma liberté . Aussi, lorsqu’il m’arrive de douter, je sais que je peux aller puiser ma force dans le souvenir de leur parcours courageux, laborieux et audacieux …
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Par Plume* le 12 Juin 2011 à 15:17
J’ai déjà fait des rêves surprenants, effrayants, farfelus, saugrenus, décalés, déjantés ou énigmatiques … Mais un rêve aussi transparent,jamais !
Un fondu-enchaîné d’ombre et de lumière, où le passé et le présent s’entrelacent .
Un assaut de silhouettes, de visages, de voix, de paroles, de rires, de gestes, de mimiques, de relations familières ressuscitées .
Tout est émouvant, éloquent, évocateur de paysages, de lieux, de fêtes ponctuées de danses et de chants, d’évènements symboliques, de faits marquants .
Que de distance parcourue dans un dédale de routes sinueuses, de petits chemins, de ruelles très escarpées, de porches fleuris, de murets de pierres sèches, d’humbles maisons vigneronnes pourvues d’un charme et d’une âme authentiques !
Au loin, tu me fais un petit signe de la main, et un long ruban blanc écrit le mot FIN . Instantanément, le rideau tombe . Le petit jour me tire de cette croisière sur le fleuve du temps et de cette balade parfumée de lilas blancs à laquelle Morphée m’a conviée .
Je reste figée sur ce petit signe de la main … sur ce mot FIN … qui m’interpellent … Je cherche ce qui fait sens …
Peut-être un encouragement à quitter ce petit nuage séduisant , à me suspendre aux ailes d’Eole, à poursuivre, au nom du souvenir, le chemin où caracolent nos enfants et leurs petits ?
Peut-être un soutien, pour me conforter dans le désir de transmission de toutes les belles choses ? Une invitation à offrir un second souffle aux trésors de l’histoire de quatre générations ?
Dans le silence de cette nuit, oui, j’ai peut-être déniché la petite clé me permettant d’écrire une nouvelle page dans le grand livre du bonheur d’être en vie …
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Par Plume* le 19 Mai 2011 à 17:03
Chou blanc
Néant
Vide absolu
Inspiration suspendue
La page blanche t’accroche
Mais la météo est moche
Impossible de réagir
Envie de déguerpir
Reprends en solitaire
Ta vitesse de croisière
Invite d’ autres mots
Dans ton rafiot
Presse l’éponge
Lâche ce qui ronge
Entre dans la cadence
D’une nouvelle danse
Droit dans tes bottes
Pianote
L’ancre est levée
Sauvée
Rame sur les maux
Vogue sur les flots
Nez au vent cœur léger
Au-dessus de la ligne brisée
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