Ravagé par les caprices du ciel, mon jardin va mal … L’herbe haute et grasse s’est enorgueillie de la pluie, les poires mordues par la grêle gisent, pitoyables, les roses œdémateuses agonisent . Partout, les ronces et le lierre ont pris leurs aises .
Le tracteur et le sécateur vont faire leur festival, entre deux ondées, en pointillé . Vaste programme de réhabilitation du paradis défiguré, qui exige de se réapproprier un moral d’acier .
Courage ! priorité aux bras et aux jambes ! et quand tout sera propre, j’ inviterai la tête et les ailes … Car, la plume sèche, généreusement prêtée par Nina pour secourir la mienne noyée dans les flaques, attend pour m’ emporter vers de nouveaux mots . Je me laisserai alors guider par la muse nourrie de son sourire … (clin d’ œil à la réponse reçue à un de mes commentaires )

... De longues heures plus tard …
Nickel ! Heureuse mais fracassée ! Il est urgent de lever le pied et de m’autoriser une activité plus calme … Demain sera un autre jour …

Tirée du sommeil par la fraîcheur,
J’ai eu ce matin le grand bonheur,
De capter les rayons éphémères
De Phébus devenu légendaire .

Hélas, les nuages en embuscade
Ont érigé de noires barricades,
Et l’audacieux, à court d’arguments,
A cédé à l’assaut menaçant .

Volées, la magie de l’épopée
Et la fulgurance de l’apogée !
Victorieux, l’automne prématuré
A chassé l’astre du ciel d’été .

Pieds et poings liés à vos attentes,
Sollicitée à la moindre tourmente,
Devenue inutile, me voici reléguée
Au banc des personnes ignorées .

Dévastée par vos lourds silences,
Rongée par votre indifférence,
Je compte les jours dévitalisés
Sur le calendrier de mon été .

Plus de place dans vos pensées ?
Vous me laissez divaguer …
Plus de chaise dans votre décor ?
Vous me larguez au port …

Si l’amertume est lancinante,
L’évidence devient éloquente .
Les fins stratèges indélicats,
Piègeront d’autres tutorats !

Parapluie sorti du placard,
Planque assurée au plumard !

Plaid plébiscité
Planning planté
Pluies estivales
Plaies au moral
Plexus plombé
Plume enrouée
Pluviôse en juillet
Plaisir aux arrêts

A quand le pluviomètre à zéro,
Et la plénitude de l’effet placebo ?